UNE LEGENDE 

 

 

             "LE ROI ARTHUR ET LES MONTS DU CHAT"    

                  (et si c'était plutôt les Monts du Lynx ??)

 

TEXTES  EXTRAITS  DE LA REVUE  "LE BUGEY"

 

"Dans le courant des XIème et XII ème siècles, va surgir, issue peut-être de Belley, une famille de rudes guerriers qui deviendront nos suzerains, les Comtes de Savoie. Mais, ces grands batailleurs se souciaient peu de l'histoire ou de généalogie " le passé ne comptait pour rien dans le présent ; une bonne épée formait les chances d'avenir".

Néanmoins, il arrivait parfois qu'au fond d'un monastère, dans le silence des cloîtres, un moine rédigeait la chronique de son couvent et y consignait quelques événements saillants de l'époque. Il amassait ainsi pieusement ces matériaux, mais qui plus tard, mis en oeuvre par d'habiles ouvriers, devaient servir de fondements à l'histoire. C'est ainsi que fut rédigée, vers l'an 1060, la Chronique de l'abbaye de la Novalaise en Piémont, la plus ancienne que nous possédons. 

Pour faire plus d'honneur au monastère, peut-être aussi pour augmenter l'affluence des pèlerins et provoquer des aumônes, l'auteur ou les auteurs donnaient libre cours à leur imagination."

 

 

 

 

 

 

 

"Les auteurs des légendes, ignorants du passé, acceptaient de toutes mains, les vieilles traditions populaires, et faute de mieux, faisaient naître l'histoire dans le sein même de ces légendes, dont avait été bercé leur enfance.

Arthur de Bretagne, le preux des preux, le héros du cycle de la Table ronde va traverser le Bugey et le Mont du Chat, se rendant en Italie. Voici ce que nous raconte Fodéré à son sujet :

 

 

 

*"Un Johannès Renerius rapporte qu'au-dessus du Mont du Chat, se trouvait une bête furieuse, que le vulgaire appelait un chat sauvage ; mais il était d'une grandeur excessive, qui tirait plutôt sur le tigre, lequel infestait tellement les habitants circonvoisins que l'on  ne pouvait passer par cette montagne, sinon en grande troupe et bien armé".

" En ce même temps, Artus roi de Bretagne, allant en Italie et passant par ce pays, fut instamment prié par les pauvres villageois, car lors il n'y'avait aucune ville ou bourgade en ce climat, de leur donner quelque secours contre cette bête sauvage. A cet effet, il leur laissa deux vaillants et généreux chevaliers avec leurs compagnies, appelés l'un Bérius et l'autre Mélianus, frères charnels.

 

Ces deux braves capitaines, après avoir reconnu la figure et la nature de cet animal, inventèrent une machine dans une cabane de bois, laquelle ils firent porter environ le milieu de la montagne, et dans laquelle ils mirent plusieurs petits agneaux. Et au devant de la cabane, ils dressèrent deux autres loges, à la suite l'une de l'autre, la plus proche desquelles avait une canonnière qui flanquait droit du long de la machine. Bérius s'enferma dans cette loge contigue, et Mélianus dans l'autre suivant. Les petits agneaux bêlant et criant, attirèrent la furieuse bête, et comme elle fust acharnée à les dévorer, Bérius donna le signal à Mélianus son frère ; et cependant, par la canonnière, il tira promptement plusieurs coups de flèches à la tête de cette bête, si bien qu'il la terrassa, et, aussitôt, Mélianus y accourut avec sont coutelas et la mis en pièces".  

"Et par ainsi, le pays fut délivré d'une si grande calamité et affliction, duquel bénéfice on attribua la gloire au roi Artus , et d'autant que le vulgaire estimait que cet animal était un chat sauvage. Renerius dit que le nom demeura à cette montagne, Mont-du-Chat. Et, par effet, dans les contrats et titres, elle est appelée Le Mont du Chat-Artus"

*sources du texte : Monumenta Historioe Patrioe Sabodioe. Vol.1 Scriptores. Jean Servior


MONTAGE VIDEOS : PASSAGE DE CHAMOIS AVEC UNE FIN PLUTOT DYNAMIQUE


 

 

        LE LYNX MEDIEVAL DU GOUFFRE  DE LA  CRESSE-EN-FEU

                                (SERRIERES-DE-BRIORD)

 

         découvert en 1976 par une équipe de géologues  : Philippe Drouin, Roland Ballesio et Michel Philippe 

 

 

                                                      L'article est paru  dans le 75 ème numéro de la revue  "Le Bugey"

                                                                        (Société scientifique, historique et littérature)

                                

                                                                   

La commune de Serrières-de-Briord avec la zone de la Cresse-en-feu.

 

 

En 1976, un squelette de lynx a été découvert au fond du gouffre de la cresse-en-Feu (commune de Serrières-de-Briord) 

Cartographie du gouffre : le squelette du lynx était à une profondeur de 113 mètres.

HISTORIQUE DES EXPLORATIONS ET DE LA DECOUVERTE DU LYNX

(extraits de la publication) 

Ce secteur a été prospecté dans les années 50 une première fois  par trois spéléologues, puis le groupe Ursus de Lyon a repris les travaux en 1969 à l'occasion d'une étude hydrogéologique.

Le 22 mars 1976, deux spéologues du groupe Ulysse spéléo, Jean-Marie Drouin et Denis Leclerc, decouvrent l'entrée normale et effectuent une rapide incursion qui révèle l'intérêt et la complexité du réseau.

 

Fin mai, un squelette de lynx est découvert au fond d'un réseau à 113 mètres de profondeur il sera nommé le réseau du lynx. L'équipe composée de Roland Ballesio, Philippe Drouin et Michel Philippe ne prélève que le crâne.

 

 

 

"La mention de cette découverte dans la revue Spelunca avec entre autres, la photographie du crâne et de la mandibule de lynx, suscita la curiosité des scientifiques et grâce aux bons contacts établis depuis longtemps entre les spéléologues et les paléontologues concernés, l'essentiel du squelette fut sorti de la cavité en février 1987. Mais il manquait la plupart des petits os, notamment ceux des extrémités des pattes. Aussi en mai 1987, une nouvelle exploration dirigée par D. Ariagno fut entreprise dans le but de regrouper le maximum de pièces ostéologique" 

DATATION

  Et aujourd'hui, qu'en est-il  ?

                      Je vais tenter de rejoindre le gouffre de la Cresse-en-feu en passant par le village de  Bénonces pour me rendre-compte dans quelle zone il se situe et aussi j'en profiterai pour rechercher les indices de présence du lynx boréal.

   " SI J'ENTENDS LES POMPIERS, C'EST QUE VOUS ETES TOMBE DANS UN DES GOUFFRES"

Dans le village, j'interroge plusieurs habitants pour m'orienter en direction du gouffre. Le nom du gouffre ne dit rien à personne. Jean-Paul, agriculteur me met en garde : "attention, c'est très dangereux là-bas, car il y'a des *cresses partout, et surtout n'y allez pas la nuit, vous pouvez y rester" ".... si j'entends les pompiers c'est que vous etes tombé dans un des gouffres"

Voilà des paroles peu rassurantes, je pars donc... et les mises en garde de Jean-Paul vont me motiver et je vais me rendre compte qu'il avait bien raison. Au retour, Jean-Paul m'expliquera que dans les années 40 son père était parti chasser les grives en fin d'après-midi, mais ayant traîné, et la nuit étant tombée, il a préféré dormir dans le bois, plutôt que de prendre le risque de chuter en voulant rentrer.

 

 

 

 

* Cresse synonyme de crevasse

 

 

 

 

 

 

 

après avoir emprunté un chemin carrossable, je prends une petite sente qui me mène au-dessus de Serrières-de-Briord

j'ai une vue sur le rhône mais cela ne me convient pas, je quitte donc le chemin.......

et là, les mises en garde de Jean-Paul vont s'avérer très vite justes, je suis confronté à quelques mètres du chemin au premier gouffre, c'est impressionnant, en suivront d'autres, ainsi que de nombreux trous.....C'est extraordinaire pour moi, mais la vigilance est de mise......car je ne tiens pas à ce que les pompiers viennent me rechercher !!!

DIAPORAMA DE PHOTOS :

"Je ne vais pas déplacer mon troupeau pour faire plaisir à la faune sauvage "

Voilà, une belle balade qui s'achève, mais je n'ai pas trouvé d'indices de présence du lynx pourtant il est bien dans le secteur puisqu 'après avoir rencontré Jean-Paul, je me suis rendu à la ferme de Mr Chassard qui a subi plusieurs attaques du lynx boréal cette année.

 

 

 

Mr et Mme Chassard possèdent une exploitation sur la commune de Bénonces. Le cheptel est composé de 40 vaches à viande et 60 moutons. 

 

Les moutons sont dans un parc à plusieurs kilomètres de l'exploitation et le 10 septembre, il y'a eu 7 agneaux de tués, et il y'a trois semaines, il y'en a encore eu 2.

Mr et Mme Chassard, ont choisi de faire de la production en circuit court, ce qui a demandé un investissement important, et pour pouvoir faire face aux charges, Mr Chassard travaille à l'extérieur.

 

Il me parle du malaise de la profession

 

 

VOICI UNE RESTITUTION D'UNE PARTIE DE NOTRE DISCUSSION :

"En ce qui concerne les attaques du lynx, le problème pour l'éleveur c'est qu'il est de sa poche, lorsque l'on dit qu'il y'a un nombre d'animaux tués on devrait prendre dans la globalité car on nous donne 96 euros alors que la valeur d'un animal est de 200 euros. Lorsque je fais le compte sur la perte des agneaux, je perds la moitié de mon chiffre d'affaires.

On ne se soucie pas des mammites des mères qui ont perdu les agneaux, et aussi des avortements des mères stressées, cette année une dizaine d'agneaux de quatre mois ont été trouvés morts. Et tout cela, a des répercussions sur notre trésorerie et les politiques n'en tiennent pas compte, les primes sont versées trop tard, nous sommes dans le rouge, on ne demande pas  obligatoirement des primes, nous demandons des prix corrects pour vivre, nous ne devons pas vendre à perte et ce qui se passe actuellement n'est pas logique.

En ce qui concerne les constats, les personnes devraient être là dans l'heure qui suit l'appel car on sait que si l'on attend le lendemain, les renards, les sangliers viennent se nourrir et les constats sont différents.

Le 10 septembre, j'ai constaté l'attaque vers 19 heures, je suis remonté vers 21 heures 30, le lynx avait tiré une des bêtes que j'avais mis sous une bâche, je l'ai bien vu avec les phares de la voiture. Les gardes sont venus le lendemain heureusement ils ont constaté que c'était bien une attaque du lynx, mais il y'a des fois, où cela n'est pas reconnu. On m'a demandé de déplacer mon troupeau, mais je ne vais pas le déplacer pour faire plaisir à la faune sauvage."

 

L'AVENIR :

Mr Chassard, souhaiterait que des expérimentations soient menées, ainsi il pense que des ultras-sons diffusés sur la zone du parc pourraient donner des résultats mais il pense dans un premier temps essayer de trouver une anesse*.

 

"Si les associations ont des idées pourquoi-pas, si elles sont partantes aussi pour participer aux dépenses, ce serait un plus. Je serai aussi pour la création d'une cellule de crise qui puisse réagir vite et aussi travailler sur la recherche de moyens d'effarouchements efficaces car l'agriculteur n'a pas que cela à faire."

 

 

 

NOTE : J'ai commencé les recherches et j'ai trouvé une association en Auvergne qui possède un refuge pour les ânes qui sont proposés à l'adoption  mais  si quelqu'un connaît une association ou un particulier plus proches du Bugey  qui céderait une ânesse, me contacter sur mon portable (06.32.20.20.39) ou par le formulaire au bas de la page. 

 

 

 

 

Un autre souci, pour Mr Chassard, les passages des motos et des quads dans un de ses parcs car un chemin le traverse et certains oublient de refermer la porte !!! je  constaterai la présence des motards  alors que je fais le tour du parc !!!!


Le papillon "vulcain" se chauffe au soleil, est il arrivé à bon port où continuera-t'il vers le sud ?

un oeillet et un faisan vénéré vraiment pas sauvage, je l'ai approché à moins de trois mètres !!!!


          PHOTOS DE LYNX DANS LE BUGEY                             Par Patrick SABONNADIERE

Un grand merci à Patrick pour ses belles photos de la famille lynx, et vous pourrez découvrir d'autres  belles photos sur sa galerie photos : WWW.patrick.piwigo.com